GOMA- Pendant que les territoires de Rutshuru et Nyiragongo font face à la guerre des terroristes du M23, à la surprise générale, un ‘kamikaze’ a tué plusieurs fidèles de l’église protestante de la 8ème CEPAC Lubiriha vers 12 heures 15 minutes de ce dimanche 15 janvier 2023, dans la cité frontalière de Kasindi, en faisant exploser sa bombe et disparaissant dans la nature. Lubiriha se situe à 75 kilomètres de Beni en province du Nord-Kivu, une région qui fait toujours face à plusieurs crimes et violations des droits humains liés à l’insécurité grandissante.

L’attentat n’est pas encore revendiqué pour le moment, mais des sources proches du comité local de sécurité soupçonnent les rebelles du groupe Forces démocratiques et alliées (ADF/MTM). Selon Antony Mualushayi, porte-parole du secteur opérationnel Sokola 1 Grand nord dans son communiqué du 16 janvier 2023 a parlé de l’arrestation d’une personne de nationalité kenyane quelques heures après cet événement malheureux. Le premier bilan a fait un état de 15 morts et 35 blessés graves qui ont été conduits à la morgue du centre de santé de référence de Lubiriha, et d’autres blessés sont internés dans les structures sanitaires de Beni. Le bilan actuel fait état de plus de 17 morts et 75 blessés y compris un autre suspect qui a été aussi touché par les éclats de la bombe et qui est en train de poursuivre le traitement à Beni. Certains membres de cette Eglise ont suspecté dans cette explosion et ont été interpellés pour raison d’enquête.

Cela arrive pendant que dans les provinces sous état de siège, les armées congolaise et ougandaise mènent depuis le 30 novembre 2022 des opérations militaires conjointes contre des positions des ADF/MTM mais sans un bon résultat selon un constat des organisations de la société civile. Toutefois, ce groupe est historiquement une coalition rebelle d’origine ougandaise, dont le groupe le plus important était musulman. L’ADF s’oppose au président ougandais Yoweri Museveni.

Œuvrant pour le respect des droits humains et la promotion de la paix en RDC, Africa Reconciled a exprimé sa désolation après l’attentat à la bombe qui a visé les fidèles innocents (hommes, femmes et enfants) en plein culte et condamne fermement cet acte barbare qui sape les efforts de la paix et la sécurité.

Notons que dans son dernier rapport sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, le groupe d’experts mandatés par l’ONU est revenu en détail sur une série d’attentats programmés par les ADF dans la région d’Afrique centrale. Il a fallu une plus grande attention pour éviter le pire. Il y a eu d’abord cette alerte le 12 mai 2022 de l’ambassade des USA à Kinshasa sur un risque d’attaque terroriste sur un bateau au départ de Goma. La représentation diplomatique française a lancé également le même type d’alerte le 17 juin sur les risques qui pèsent sur Goma. Des sources diplomatiques, des services de renseignement et un collaborateur des ADF ont indiqué au Groupe d’experts de l’ONU que ces menaces d’attentats étaient liées aux ADF, qui avaient planifié une attaque contre un ferry entre Goma et Bukavu.

Pour ce fait, AR insiste sur la mise en place des enquêtes « sérieuses » pouvant aboutir à l’arrestation des personnes responsables de cet acte criminel qui a conduit à la mort des plusieurs congolais et congolaises. Tout exprimant ses condoléances et sa compassion aux familles des victimes et aux fidèles de l’église 8ème CEPAC, L’organisation non gouvernementale Africa Reconciled invite les autorités à mettre en place des mécanismes des protections des civils.

L’organisation exhorte au gouvernement Congolais et ses partenaires de redoubler les efforts pour définitivement mettre fin à ces cycles des violences qui ont trop duré ; de faire des réformes institutionnelles dans différents services de sécurité (armée, police, DGM, DGDA et ANR,) pour renforcer la sécurité au niveau des frontières Ougando-Rwandaises ;

Elle demande aux autorités politico-administratives provinciales et urbaines sous Etat de siège de prendre toutes les dispositions sécuritaires nécessaires pour assurer la protection des populations ;

AR plaide pour une assistance aux familles des victimes et une prise en charge efficace des blessés.

En fin, l’organisation demande à toute la population Congolaise en générale et celle du Nord Kivu en particulier de se montrer vigilante et solidaire en collaborant étroitement avec les autorités pour dénoncer tout mouvement suspect.

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